Traitement des amibiases
L’amibiase, également appelée amœbose, est une infection parasitaire touchant le gros intestin. Elle est la troisième maladie parasitaire la plus meurtrière au monde et touche 10 % de la population mondiale. Elle est particulièrement fréquente dans les pays tropicaux. Il existe deux sortes d’amibiases : l’amibiase intestinale aiguë (ou colique) et l’amibiase hépatique qui est la localisation extra-intestinale la plus fréquente de l’amibiase. Sa Fréquente dans les services médicaux de Dakar dans les années 1970 à 1980, elle a vu son incidence diminuée récemment.
1. Causes
L’amibiase est due à un parasite, une amibe appelée Entamoeba Histolytica. Ce parasite existe sous deux formes, une forme active (trophozoïte) et une forme dormante (kyste). Il peut traverser la paroi du gros intestin et aller vers le foie, menant à une amibiase hépatique. Il peut, plus rarement, atteindre d’autres organes comme les poumons, la rate…
Ce parasite est éliminé dans les déjections fécales des personnes contaminées. La transmission se fait par voie orale, par les mains, l’eau ou des aliments souillés par ces déjections fécales.
2. Symptômes
Une grande partie des personnes atteintes ne développent pas de symptômes, mais quand ils sont présents on observe :
Pour l’amibiase colique :
- Diarrhées sans fièvre au début
- Douleurs abdominales
- Diarrhées qui se prolongent et deviennent plus importantes, dysenteries avec du sang et du mucus
- Fausses envies d’aller à la selle
- Fatigue
Pour l’amibiase hépatique :
- Douleur dans la région du foie
- Fièvre
- Augmentation du volume du foie
- Parfois, signes respiratoires
3. Diagnostic
Le médecin interroge sur les symptômes, palpe l’abdomen pour vérifier le volume du foie.
Dans le cas d’une amibiase colique, un examen parasitologique des selles peut permettre de révéler la présence d’une amibe. Un examen du rectum peut servir à chercher des ulcérations de la muqueuse rectale. Enfin, une prise de sang peut être demandée.
Dans le cas d’une amibiase hépatique, l’amibe ne peut être trouvée dans les selles. Une analyse de sang permettra de déceler une augmentation du nombre de globules blancs, une sérologie mettra en évidence des anticorps luttant contre le parasite.
Une étude menée chez 48 patients au centre hospitalier universitaire (CHU) Aristide Le Dantec de Dakar révèle :
- La prévalence était de 0,72 %.
- Les principales manifestations cliniques étaient la douleur abdominale (100 %), l’hépatomégalie (87,5 %), la fièvre (81,3 %). La sérologie amibienne était positive dans 96,9 % des cas.
4. Traitement
Les amibiases sont traitées par la prise d’antiparasitaires à large spectre puis d’antiamibiens de contact. Un contrôle un mois après la fin du traitement avec analyse des selles est nécessaire pour s’assurer de l’efficacité du traitement.
Les formes les plus graves nécessitent une hospitalisation.
METRONIDAZOLE en suspension ou en comprimés est un antibactérien, antiparasitaire de la famille des nitro-5- imidazolés. Ce médicament est indiqué dans le traitement de certaines infections à germes sensibles comme les amibiases.
La posologie usuelle est :
Pour la forme comprimés :
- Chez l’adulte : 750 mg à 2 g/jour
- Chez l’enfant au-dessus de 6 ans : 500 mg/jour soit 20-40 mg/kg/jour
Pour la forme sirop :
- Chez l’adulte : 0,5 g à 1,5 g/jour
- Chez l’enfant : 250 mg/jour soit 20-40 mg/kg/jour.
La fréquence d’administration peut varier d’une à 3 prises par jour, selon les indications. La durée de traitement pour l’amibiase est de 7 à 10 jours.
Au Sénégal, la prise en charge médicamenteuse de la forme hépatique de l’amibiase repose aussi sur le métronidazole. Il était associé à la ponction-aspiration dans 3 cas (6,25 %) et au drainage percutané dans 15 (31,25%).
L’évolution était favorable chez 40 patients (83,3 %).
5. Prévention
L’élimination de la contamination fécale de l’eau, des aliments et des mains est la première des préventions. Faire attention à l’eau qu’on boit, se laver les mains avec de l’eau potable ou désinfectée avant les repas, ne pas porter les mains à la bouche font partie des gestes recommandés.
Au Sénégal la prévention de la contamination par les matières fécales humaines se font par l’adoption de mesures simples :
- la mise en place de latrines, du tout-à-l’égout,
- l’épuration de l’eau,
- la protection des aliments contre les mouches qui peuvent véhiculer les kystes et
- l’arrêt de l’utilisation d’engrais humain.
- Individuellement, les règles d’hygiène simple : lavage des mains, épluchage des fruits et des légumes consommés crus, sont efficaces.
- Concernant l’eau, le filtrage et l’ébullition sont préférables, car les doses de chlore habituellement utilisées pour la purification sont insuffisantes.
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