Traitement curatif des infections médico-chirurgicales à germes anaérobies sensibles

1. Causes

Le corps humain renferme plusieurs milliards de bactéries provenant de plusieurs centaines d’espèces, elles composent la flore résidente. Chaque partie du corps a une population bactérienne différente. La plupart des bactéries sont utiles à l’organisme et ont un rôle positif (faciliter la digestion, empêcher l’implantation de bactéries nocives…). Les bactéries ayant besoin d’oxygène pour vivre sont dites aérobies, celles qui n’en ont pas besoin sont dites anaérobies.

Les bactéries anaérobies sont très nombreuses au niveau des muqueuses. Lorsque les barrières des muqueuses sont détruites, par exemple lors d’une chirurgie ou une maladie entraînant une nécrose des tissus, certaines bactéries peuvent provoquer des infections. En effet, lors de lésions des tissus, on se retrouve avec un milieu pauvre en oxygène et avec un pH bas, propice au développement des germes anaérobie. L’infection peut ensuite se propager sur les sites voisins et dans d’autres zones du corps par le sang. Ces infections peuvent être très dangereuses.

2. Symptômes

Les symptômes vont dépendre de la zone infectée, on peut cependant noter :

• Présence de pus, abcès
• Tissus nécrotiques infectés
• Présence de gaz dans le pus ou les tissus
• Mauvaise odeur du pus ou des tissus infectés
• Fièvre

3. Diagnostic

L’examen clinique et l’observation des symptômes permet d’orienter le diagnostic (pus, plaie malodorante). On peut observer les bactéries en présence avec une coloration de Gram du pus provenant de la zone infectée. Une culture anaérobie est effectuée.

On peut également suspecter une infection à germes anaérobies lorsque les antibiotiques sans activité anaérobie importante n’ont pas d’effet sur une infection.

4. Traitement

La zone touchée doit être nettoyée, le pus drainé, les tissus nécrosés enlevés.

Au Sénégal, l’antibiothérapie est adaptée aux résultats de l’antibiogramme dans 33,3% dans certains services de chirurgie générale.

Un traitement antibiotique est mis en place. Le résultat des cultures anaérobies mettant plusieurs jours à être connu, un antibiotique de départ sera choisi en fonction de la zone du corps touchée. En effet, on sait quels types de bactéries on est susceptible de trouver selon les endroits du corps. Il faut de plus adapter l’antibiotique à la résistance des germes. Les germes sont dits sensibles lorsqu’ils ont de bonnes chance d’être tués ou bloqués par l’antibiotique. Ils sont dits résistants s’il existe une forte possibilité d’échec thérapeutique en utilisant cet antibiotique.

Le métronidazole est actif sur de nombreux germes anaérobies. Contrairement à d’autres antibiotiques, il est efficace contre la bactérie B.fragilis, souvent présente dans les infections à anaérobies gastro-intestinales ou pelviennes chez la femme.

METRONIDAZOLE suspension ou comprimés est un antibiotique antibactérien, antiparasitaire de la famille des nitro-5- imidazolés. Ce médicament est indiqué dans le traitement de certaines infections à germes sensibles (bactéries, parasites), notamment en traitement curatif des infections médico-chirurgicales à germes anaérobies sensibles. La forme « comprimés » est réservée à l’adulte et à l’enfant de plus de 6 ans.

Posologie pour le traitement des infections à germes anaérobies :

Adultes : 1 à 1,5 g/jour

Enfants : 20 à 30 mg/kg/jour.

La fréquence d’administration peut varier d’une à trois prises par jour, selon les indications du médecin. Pour être efficace, cet antibiotique doit être utilisé régulièrement aux doses prescrites et aussi longtemps que votre médecin vous l’aura conseillé.

5. Prévention

Des antibiotiques sont donnés de manière préventive lors d’une opération chirurgicale pour réduire les risques de complications et limiter les risques d’infection.

La prise en charge est médico-chirurgicale dans les conditions de travail au service de Chirurgie Générale du CHU Aristide Le Dantec de Dakar, et elle doit être précoce pour éviter les cas d’infection généralisée responsable de 25% de cas de mortalité.